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Fragmentation, renouveau et autonomie créative — Au-delà des tendances
LA TYPOGRAPHIE COMME LANGAGE DU FUTUR
Je pense que l'ère des tendances dominantes est révolue.
Dans les années à venir, nous ne pourrons plus parler d'une tendance typographique unique,
mais plutôt de nombreux vocabulaires parallèles, chacun ancré dans sa propre culture, son propre rythme et sa propre logique.
La question pour les marques n'est plus « Qu'est-ce qui est à la mode ? »
mais « Qu'est-ce qui correspond à notre façon de penser, d'agir et de parler ? »
« La déconstruction n'est pas un style, mais une manière de remettre en question les technologies, les dispositifs formels, les institutions sociales et les métaphores de la représentation. » — Ellen Lupton, Deconstruction and Graphic Design: History Meets Theory (2004)
AU-DELÀ DE L'ASSOCIATION DE POLICES
Je ne pense pas que les marques puissent survivre avec seulement deux ou trois polices de caractères.
Ce modèle appartient à une époque où les messages étaient statiques et les manuels rigides.
Voici ce que je prévois pour l'avenir :
Des systèmes typographiques composés de 10, 12 ou 15 polices, chacune ayant un rôle spécifique.
L'une pour guider. Une pour interrompre. Une pour murmurer. Une pour provoquer.
Elles ne sont pas utilisées toutes en même temps, mais à différents niveaux, moments et expressions.
Ce n'est pas du chaos.
C'est de l'orchestration.
RÉCUPÉRER LES ARCHIVES
La prochaine vague d'expression typographique viendra
non pas de la nouveauté, mais d'une réutilisation intelligente.
Les années 1930 recèlent encore un potentiel inexploité : la rationalité du Bauhaus, la typographie élémentaire et fonctionnelle d'
, la clarté sans froideur.
Et les années 1990 feront leur retour de manière plus profonde : instinctive, désordonnée, subversive.
Nous verrons des échos de *Neville Brody OBE RDI* et de la fragmentation expérimentale de
*David Carson, de la dissonance anti-grille de
, de la perturbation visuelle de
et de l'esprit d'Émigré, où la typographie est devenue discours.
Ce n'est pas de la nostalgie, mais un rappel : design argumenter, il ne se contente pas de décorer.
MêmeCOMME des GARÇONS* —
où la typographie agit comme une interférence — fera son retour.
Pas comme référence, mais comme pratique.

IMAGE ET TEXTE
Nous devons dépasser la vision binaire de l'
e typographique comme étant soit fonctionnelle, soit décorative.
Le texte peut être lu.
Il peut également être vu, ressenti, mal lu, ignoré ou perçu.
Certaines marques utilisent la typographie comme un signal.
D'autres l'utilisent comme une matière.
La page, l'écran, le produit : tous deviennent des espaces de texture,
et pas seulement de communication.
« La typographie révèle comment la forme visuelle s'immisce dans le contenu verbal, transformant ainsi le sens supposé intrinsèque. » — Ellen Lupton, Deconstruction and Graphic Design: History Meets Theory (2004)

LA FORCE DISCRÈTE DE LA STRUCTURE
Dans le même temps, la structure fera son retour —
non pas comme un moyen de contrôle, mais comme une responsabilité.
*Bauhaus*, *Swiss Style*, *Müller-Brockmann* :
non pas comme un style visuel, mais comme une position éthique.
La conviction que la clarté n'est pas neutre, mais généreuse.
Dans un monde de surstimulation,
le silence et l'espace prendront la parole.

CE QUI COMPTE MAINTENANT
La typographie est moins une question de reconnaissance que de résonance.
Ce n'est plus ce que vous utilisez, mais comment cela bouge, comment cela s'adapte, écoute, résiste.
Les marques les plus convaincantes de demain
traiteront la typographie non pas comme une étiquette, mais comme un système vivant,
capable de s'étirer, de se contredire, de disparaître, de réapparaître.
Nous ne concevons pas des identités.
Nous concevons des comportements.
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Pour ceux qui souhaitent approfondir leur réflexion, j'ai rassemblé une petite archive visuelle qui donne un aperçu des vocabulaires qui se forment discrètement sous la surface. Il ne s'agit pas de tendances, mais de trajectoires ⸻ ↓ ⸻

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Marc Kandalaft






